Aujourd’hui, l’Afghanistan est considéré comme « le pire pays pour vivre en tant que femme ». Pour Chekeba Hachemi, qui a dû fuir son pays et les talibans à l’âge de 11 ans, il n’a jamais été question de s’en tenir à ce triste constat. Dès 1996 – les talibans sont encore au pouvoir –, elle crée l’association Afghanistan Libre. Avec un credo en tête : faire de l’école un outil crucial d’émancipation des femmes.

En Afghanistan, le manque d’infrastructures, l’éloignement des écoles en zones rurales, la persistance des mariages précoces sont autant de freins à l’éducation des jeunes filles. En 2017, 1/3 des enfants afghans n’ont pas pu rejoindre les bancs de l’école, dont 75 % de filles.

8 800 élèves dans 7 écoles équipées de panneaux solaires
200 professeur.e.s (dont 3⁄4 de femmes)

« Dans notre village, les jeunes filles ont rarement la chance d’aller à l’école. Alors je suis heureuse de faire partie de la classe digitale. J’espère que cela me permettra d’accomplir mon rêve : devenir économiste »

OGAY - CLASSE DE PREMIÈRE, DISTRICT DE PAGHMAN, AFGHANISTAN

De l’électrification des écoles aux salles digitales

Grâce au soutien de la Fondation ENGIE, sept écoles de la région du Panjshir et du Paghman ont été équipées de panneaux solaires et bénéficient aujourd’hui d’un accès à l’électricité. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un programme complet permettant aux jeunes Afghanes d’accéder à des études supérieures grâce à l’attribution de bourses. Ce programme comporte aussi un volet dédié à la formation continue des enseignantes.

En 2018, la Fondation a décidé de renforcer son partenariat avec Afghanistan Libre en soutenant un projet pilote de « classes digitales » dans cinq des écoles équipées de panneaux solaires. Ce projet représente le volet professionnalisant de l’action d’Afghanistan Libre. Il permet d’élargir les opportunités universitaires et professionnelles des jeunes filles afghanes, grâce à des cours d’informatique et d’anglais qualifiants. Grâce à ce projet, les lycéennes se positionnent de manière plus compétitive dans le secteur du numérique.

Voir aussi le programme Schools, Lights & Rights dont Afghanistan Libre est l’un des acteurs.

– Les cinq classes du programme classe digitale accueillent 630 étudiantes par promotion
– De bons résultats : 70 % de taux de réussite en moyenne.
Partenariat en cours de négociation avec des Universités IT du Panshjir et de Kaboul pour une poursuite de cet apprentissage au niveau universitaire
Forte visibilité médias, notamment grâce au Prix International de la fondation
– La France s’engage, sélection
« Femmes, entreprenariat et numériques »

« Je me souviendrai toute ma vie de cette femme rencontrée lors de mon premier voyage en Afghanistan. Elle venait de perdre son mari, ses parents, son frère. La seule chose qu’elle demandait, c’était d’ouvrir une école sous une tente »

CHEKEBA HACHEMI - PRÉSIDENTE D’AFGHANISTAN LIBRE