« L’opéra Garnier m’a retourné la tête, tellement il était beau »

Avec des taux de réussite de plus 25 % aux examens, les objectifs sont bel et bien au rendez-vous. Et les visites de l’opéra Garnier émerveillent même les plus réticents. « Je pensais que c’était pour les riches et les vieux. Dès que nous sommes allés au théâtre, j’ai commencé à ouvrir les yeux », « L’opéra Garnier m’a retourné la tête tellement il était beau. » Les témoignages des enfants sont autant de preuves de l’impact du programme.

Au cours des deux ans que dure le projet, toutes les classes participantes montent un spectacle, sous la houlette de leurs enseignants et des professionnels de l’opéra. Les enfants peuvent ainsi se découvrir des dons de comédiens, de chanteurs ou de danseurs. Souvent, ils puisent dans l’expérience la confiance pour affronter l’avenir. « Il n’y a qu’à regarder les petits rats pour voir qu’on peut gravir des sommets », raconte ainsi l’un des élèves.

Le rôle de la Fondation ENGIE

La Fondation ENGIE, par ailleurs mécène fondateur de l’Académie de l’Opéra depuis sa création en 2015, soutient le projet depuis 2009. Au fil des années, de nouvelles initiatives se sont développées. Le 14 juillet 2018, l’Opéra de Paris a ainsi proposé une représentation exceptionnelle du ballet La fille mal gardée à 2 000 jeunes bénéficiaires d’associations soutenues par la Fondation ENGIE.

33 classes et 1 000 élèves de ZEP participent chaque saison à DMEO
90 % des enfants reprennent confiance en eux
+ 25 % de taux de réussite aux examens

Entretien avec Gilles Vernet


Instituteur CM1-CM2, Paris 19. Également auteur de documentaires (Tout s’accélère, 2016), Gilles a filmé durant deux ans les enfants de sa classe qui ont suivi le programme DMEO. Le documentaire issu du projet sortira en 2019.
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans l’aventure ?

J’avais envie d’offrir de la beauté à mes élèves. Certains vivent dans des cités et dans le gris, autant dire qu’ils ne croisent pas la beauté tous les jours. Or, je crois qu’elle est une source d’énergie et de puissance pour affronter la vie. J’ai entendu parler du projet et j’ai postulé, c’est tout.

Qu’en avez-vous retiré en tant qu’enseignant ?

Certains élèves étaient réticents au début mais le bain de beauté qu’ils ont pris en visitant l’opéra Garnier a été un déclencheur pour beaucoup d’entre eux. Pour d’autres, c’est venu plus tard, quand nous avons débuté l’écriture des textes de notre projet, un opéra sur le thème mythologique d’Icare. Ils ont découvert leurs talents et ceux de leurs camarades. Le groupe a pris confiance en lui, et de plus en plus de plaisir à travailler sur le projet. C’est un souvenir qu’ils garderont.

Et les enfants ?

Beaucoup ont été transformés, littéralement. J’ai un moment de grâce en tête, le jour où tous les élèves se sont tus en regardant Fatoumata danser. C’était magique et ils ne pouvaient que faire silence. La petite fille a gagné une aura et une confiance dont elle était totalement dépourvue auparavant. Très vite, ses résultats scolaires s’en sont ressentis, avec un mémorable 18 en maths. J’ai d’abord cru qu’elle avait copié sur sa voisine… mais celle-ci n’avait que 14 !

« J’avais envie d’offrir un bain de beauté à mes élèves »

GILLES VERNET

>>> Valeurs partagées avec la Fondation ENGIE

– Aide à l’insertion des jeunes défavorisés par la culture
– Implication des équipes sur la durée
– Exigence, excellence et ambition pour les jeunes