10 ANS DE PARTENARIAT AVEC LE MUSÉE MAGRITTE DE BRUXELLES

Ouvert en 2009, le musée Magritte rassemble la plus grande collection d’œuvres du peintre surréaliste au monde. Avec plus de 3 millions de visiteurs en dix ans (dont 65 % d’étrangers), c’est aujourd’hui un pôle d’attraction touristique et culturel d’importance pour la capitale belge.

Le groupe ENGIE a été associé dès le début à l’aventure muséale, au travers d’un mécénat de compétences avec plusieurs filiales du groupe, tant lors des travaux de rénovation que pour la fourniture d’électricité 100% verte.

Amener les jeunes à fréquenter un lieu « inaccessible »

Dès 2011, la Fondation ENGIE s’est engagée à soutenir les actions du musée auprès des publics les plus éloignés de la culture, notamment des jeunes (programme Sésame des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, dont le musée Magritte est membre). Visites « hors les murs » dans les écoles ou associations de quartiers, ateliers créatifs, visites ludiques : l’objectif des programmes est d’amener les jeunes à fréquenter un lieu culturel, souvent jugé comme inaccessible… voire ennuyeux.

Quand les jeunes deviennent auteurs

Depuis 2014, dans le cadre du pro- gramme Sésame, le musée Magritte travaille avec l’association les « Midis de la Poésie » pour amener les jeunes (12-18 ans) à créer des textes et des spectacles autour des œuvres de Magritte. Des écrivains, des artistes, plasticiens, performeurs animent les ateliers et accompagnent les enfants sur plusieurs mois. Une représentation a lieu à l’issue du programme.

– Plus de 1 000 jeunes (12-18 ans) accompagnés sur les programmes longs ou au travers de visites guidées
– De nombreux bénéficiaires indirects (familles, professeurs, animateurs…)

« Grâce aux pensées de Magritte, nous avons pu faire des réalisations, des actions jamais pensées avant »

TÉMOIGNAGE D’UN JEUNE BÉNÉFICIAIRE DU PROGRAMME SÉSAME


25 ANS DE PARTENARIAT AVEC LE MINISTÈRE DE LA CULTURE

La Convention entre le ministère de la Culture
 et la Fondation ENGIE a été signée en 1994 et régulièrement renouvelée depuis lors, avec une ambition constante : entretenir le fabuleux patrimoine artistique et architectural que représentent les vitraux et verrières des édifices protégés français. La France possède en effet 80 000 verrières, soit autant que l’ensemble des pays européens réunis.

De Bourges à Chartes, en passant par Rouen, Saint-Émilion, Cahors et Nevers

En 25 ans, plus de cinquante opérations ont été menées sur tout le territoire français, des cathédrales de Bourges, Chartres, Rouen en passant la collégiale de Saint-Émilion ou la Sainte-Chapelle à Paris. Des créations de nouveaux vitraux ont également été soutenues, par exemple dans la Cathédrale de Cahors ou celle de Nevers.

Restauration à la Basilique de Saint-Denis

Le dernier projet en cours porte sur la restauration de la rose sud de la Basilique de Saint-Denis. Pierres fissurées, joints ouverts, vitraux déformés : la rose était soumise à de nombreux risques et il devenait urgent de la restaurer. Fortement engagé dans la Seine-Saint-Denis, le groupe ENGIE a eu à cœur de soutenir cette restauration via sa fondation d’entreprise. Le partenariat porte aussi sur l’étude de faisabilité pour le remontage de la flèche du 12e siècle de la basilique.

– Création et restauration de vitraux dans 52 monuments historiques, dont 17 créations contemporaines
– Plus d’une centaine de projets locaux complémentaires

« Le patrimoine, c’est un moyen de donner – ou de redonner – à un territoire son identité. Un moyen d’en fédérer les habitants, de les aider à se réapproprier leur environnement. De les réunir, de renforcer leur sentiment d’appartenir »

FRANCK RIESTER - MINISTRE DE LA CULTURE, MAI 2019


10 ANS DE PARTENARIAT AVEC L’OPÉRA DE PARIS

« L’opéra Garnier m’a retourné la tête, tellement il était beau »

Avec des taux de réussite de plus 25 % aux examens, les objectifs sont bel et bien au rendez-vous. Et les visites de l’opéra Garnier émerveillent même les plus réticents. « Je pensais que c’était pour les riches et les vieux. Dès que nous sommes allés au théâtre, j’ai commencé à ouvrir les yeux », « L’opéra Garnier m’a retourné la tête tellement il était beau. » Les témoignages des enfants sont autant de preuves de l’impact du programme.

Au cours des deux ans que dure le projet, toutes les classes participantes montent un spectacle, sous la houlette de leurs enseignants et des professionnels de l’opéra. Les enfants peuvent ainsi se découvrir des dons de comédiens, de chanteurs ou de danseurs. Souvent, ils puisent dans l’expérience la confiance pour affronter l’avenir. « Il n’y a qu’à regarder les petits rats pour voir qu’on peut gravir des sommets », raconte ainsi l’un des élèves.

Le rôle de la Fondation ENGIE

La Fondation ENGIE, par ailleurs mécène fondateur de l’Académie de l’Opéra depuis sa création en 2015, soutient le projet depuis 2009. Au fil des années, de nouvelles initiatives se sont développées. Le 14 juillet 2018, l’Opéra de Paris a ainsi proposé une représentation exceptionnelle du ballet La fille mal gardée à 2 000 jeunes bénéficiaires d’associations soutenues par la Fondation ENGIE.

33 classes et 1 000 élèves de ZEP participent chaque saison à DMEO
90 % des enfants reprennent confiance en eux
+ 25 % de taux de réussite aux examens

Entretien avec Gilles Vernet


Instituteur CM1-CM2, Paris 19. Également auteur de documentaires (Tout s’accélère, 2016), Gilles a filmé durant deux ans les enfants de sa classe qui ont suivi le programme DMEO. Le documentaire issu du projet sortira en 2019.

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans l’aventure ?

J’avais envie d’offrir de la beauté à mes élèves. Certains vivent dans des cités et dans le gris, autant dire qu’ils ne croisent pas la beauté tous les jours. Or, je crois qu’elle est une source d’énergie et de puissance pour affronter la vie. J’ai entendu parler du projet et j’ai postulé, c’est tout.

Qu’en avez-vous retiré en tant qu’enseignant ?

Certains élèves étaient réticents au début mais le bain de beauté qu’ils ont pris en visitant l’opéra Garnier a été un déclencheur pour beaucoup d’entre eux. Pour d’autres, c’est venu plus tard, quand nous avons débuté l’écriture des textes de notre projet, un opéra sur le thème mythologique d’Icare. Ils ont découvert leurs talents et ceux de leurs camarades. Le groupe a pris confiance en lui, et de plus en plus de plaisir à travailler sur le projet. C’est un souvenir qu’ils garderont.

Et les enfants ?

Beaucoup ont été transformés, littéralement. J’ai un moment de grâce en tête, le jour où tous les élèves se sont tus en regardant Fatoumata danser. C’était magique et ils ne pouvaient que faire silence. La petite fille a gagné une aura et une confiance dont elle était totalement dépourvue auparavant. Très vite, ses résultats scolaires s’en sont ressentis, avec un mémorable 18 en maths. J’ai d’abord cru qu’elle avait copié sur sa voisine… mais celle-ci n’avait que 14 !

« J’avais envie d’offrir un bain de beauté à mes élèves »

GILLES VERNET

>>> Valeurs partagées avec la Fondation ENGIE

– Aide à l’insertion des jeunes défavorisés par la culture
– Implication des équipes sur la durée
– Exigence, excellence et ambition pour les jeunes


AVEC LE SAMU SOCIAL DEPUIS 25 ANS

Conjurer la grande exclusion avec le BEEP

L’objectif du BEEP est de faire le tour des hôtels sociaux en Île-de-France, dans un véhicule transformé en mini espace d’accueil pour les familles. À bord, deux infirmières les rencontrent, identifient les carences et maladies et proposent des ateliers de prévention santé ; près de 70 % de ces familles ont ainsi pu échanger avec les infirmières. Fort de ce succès, le Samu social souhaite aujourd’hui décupler l’impact de ce projet en mettant en place des relais de médiation avec l’aide de familles volontaires au sein des hôtels.

– Plus de 800 familles rencontrées dans 23 hôtels sociaux
– De nombreuses femmes volontaires pour organiser des ateliers de prévention dans les hôtels sociaux où elles résident

L’aile Babinski, beaucoup plus qu’un centre d’hébergement

Situé dans l’aile Babinski de l’hôpital Charles-Foix à Ivry-sur-Seine, le nouveau centre d’hébergement du Samu social de Paris a été entièrement rénové avec le soutien de la Fondation ENGIE. Accueillant notamment des familles de migrants en grande précarité, ce lieu unique a pour vocation première de permettre aux « grands précaires » (sans-abri, femmes seules, familles) de regagner confiance et autonomie.

L’aile Babinski comporte un jardin thérapeutique, une laverie et une cuisine collective. Les familles bénéficient d’un accompagnement social, psychologique et sanitaire.

Capacité d’accueil de 200 personnes

Les Bains-Douches de Paris-Charenton

En 2019, la Fondation ENGIE a accordé son soutien pour deux ans au projet « Bains-Douches de Paris-Charenton », un lieu d’hygiène et de soins dédié aux femmes sans-abri dans le 12e arrondissement à Paris, inauguré le 20 mars dernier, en présence d’Anne Hidalgo.

« Un lieu où les femmes puissent se ressourcer, se laver, prendre soin d’elles, c’est une petite bulle. Les femmes en ont besoin pour un jour monter une marche et changer de vie »

CLAIRE LAJEUNIE, RÉALISATRICE, MARRAINE DES BAINS-DOUCHES.

>>> Valeurs partagées avec la Fondation ENGIE

– Exigence sur la qualité des prestations et l’accompagnement des grands exclus
– Soutien aux femmes
– Implication des bénéficiaires
– Innovation


AVEC FÊTE LE MUR DEPUIS 20 ANS

Aujourd’hui, Fête le Mur est implantée dans 36 villes françaises et 92 quartiers prioritaires et permet aux enfants et aux jeunes de ces quartiers d’avoir accès à la pratique du tennis, encadrés par des professionnels. Celle-ci est devenue un modèle d’insertion par le sport de jeunes défavorisés en proposant notamment des formations professionnelles aux métiers du sport, en particulier avec sa propre école d’arbitrage.

Le rôle de la Fondation ENGIE

La Fondation ENGIE a choisi de soutenir l’association dès 1999 et a renouvelé son partenariat en mai 2019. Son soutien porte notamment sur la création de nouvelles implantations, avec un appui particulier au volet « Les filles font le mur », visant à favoriser l’accès des jeunes filles aux métiers du sport. Enfin, son volet « Hors les murs » permet aux enfants des quartiers d’assister à des manifestations culturelles soutenues par la Fondation ENGIE : Opéra de Paris, Musée du quai Branly, Musée d’Orsay.

– 32 000 jeunes suivis depuis la création
– 5 000 jeunes suivis en 2018 dans les quartiers prioritaires de la ville
– 40 arbitres formés par l’École d’arbitrage Fête le Mur en activité sur les tournois de la FFT
– Une forte mixité : 44 % de filles / 56 % de garçons

Entretien avec Rahma Mebrouk

Joueuse de tennis, encadrante de Fête le Mur, diplômée en médecine

Pourquoi avoir choisi d’intégrer le programme Fête le Mur ?

J’ai choisi d’intégrer Fête le Mur tout d’abord pour le côté sportif. J’avais un super encadrant à l’époque, Steeve Kouamé, qui nous faisait venir même les dimanches dans le froid sous la pluie pour faire de l’entraînement physique ! Au-delà de l’aspect sportif, Fête le Mur nous a permis de voyager partout en France, de participer à des formations d’arbitrage. Pour ma part, j’ai pu intégrer une filière Sport-études, ce qui a sans aucun doute été l’un des tournants majeurs de ma vie. J’ai tout de suite accroché avec les valeurs de l’association. C’est, et cela restera une grande famille pour moi.

Quelles sont les valeurs de Fête le Mur qui vous ont aidée dans votre parcours pour devenir médecin ?

Je dirais l’ambition et le dépassement de soi. Toujours s’ac- crocher malgré les difficultés que l’on rencontre et ne jamais se mettre de limite, peu importe d’où l’on vient.

Y-a-il un évènement Fête le Mur dont vous êtes particulièrement fière ?

Il y en a plusieurs, mais celui qui me vient en tête là tout de suite, c’est lorsque j’ai été juge de ligne à l’Open Gaz de France à Paris, j’avais 16 ans. Une expérience incroyable, j’y ai croisé plein de stars et pu faire des photos souvenirs.


« Fête le mur restera toujours une grande famille pour moi »


« Depuis 20 ans, avec la Fondation ENGIE nous avons affaire à des personnes qui nous écoutent, s’intéressent, s’enthousiasment pour nos actions et nos résultats »

YANNICK NOAH

>>> Valeurs partagées avec la Fondation ENGIE

– Faire grandir les jeunes en leur faisant découvrir les valeurs de l’effort et du partage
– Promouvoir la mixité


AVEC LA CHAÎNE DE L'ESPOIR DEPUIS 2006

Le Pavillon des Enfants à Dakar… plus qu’un centre de soins

Financé à 100 % par la Fondation ENGIE et inauguré en 2018, le Pavillon des Enfants est l’unique structure pré et post-opératoire dédiée à la cardiologie pédiatrique en Afrique. Sa vocation est d’accueillir chaque année les quelque 500 enfants qui viennent de toute l’Afrique de l’Ouest pour se faire opérer au Centre cardio-pédiatrique de Cuomo (CCPC) de Dakar. Cette maison est bien plus qu’un centre de soins. C’est un véritable lieu de vie où les enfants et leurs mères sont invités à participer à des activités éducatives et à des ateliers de prévention à la santé, à l’hygiène et à la nutrition.

Entre 800 et 1 000 enfants sénégalais naissent chaque année avec une cardiopathie congénitale. Le Pavillon des Enfants est conçu pour accueillir les quelque 500 enfants susceptibles d’être opérés chaque année dans le centre de Cuomo.

Former les médecins cardiologues à Bamako et développer la coopération « sud-sud »

« Les French doctors appartiennent au passé », aime à dire Alain Deloche, le fondateur et directeur de La Chaîne de l’Espoir. « Aujourd’hui, ce sont des cardiologues africains qui opèrent les enfants sur place ».

Le 10 septembre 2018 a eu lieu la première opération à cœur ouvert au centre André-Festoc à Bamako. Plus de 100 opérations ont depuis été effectuées par des médecins maliens. Inimaginable il y a encore quelques années !

Convaincue qu’il est indispensable de s’appuyer sur les acteurs locaux pour pérenniser les projets, la Fondation ENGIE apporte un soutien actif à la formation des médecins et cardiologues qui travaillent avec la Chaîne de l’Espoir à Bamako.

À moyen terme, l’enjeu est de développer la coopération « sud-sud » en permettant aux médecins de se former dans les autres centres de soins de la Chaîne de l’Espoir, au Vietnam ou au Cambodge par exemple.

– 9 médecins en cours de formation, dont trois en chirurgie cardiaque (les premiers du pays !)
– 22 infirmiers en cours de formation

« J’apprécie la cohérence de la vision et des actions de la Fondation. Le jury ne dévie pas de sa ligne, continuant, année après année, à accorder une place essentielle à la protection de l’enfance »

ALAIN DELOCHE - FONDATEUR DE LA CHAÎNE DE L’ESPOIR, ADMINISTRATEUR DE LA FONDATION ENGIE »

>>> Valeurs partagées avec la Fondation ENGIE

– Protection de l’enfance par la santé
– Volonté d’impliquer
et de faire grandir les acteurs sur le terrain


"Les enfants en situation d’extrême précarité ont aussi droit à des parenthèses enchantées" - Christine Laconde

Interview

Son diplôme de l’ENA en poche, Christine Laconde délaisse les « grands corps » les plus prisés pour consacrer sa carrière à la lutte contre la grande exclusion. Question de conviction et d’engagement. Depuis 2013, elle dirige le Samu Social de Paris, avec un étonnant mélange de vision et de pragmatisme, de générosité et de réalisme.

Vous connaissez bien le monde de la grande exclusion. Quels changements avez-vous constatés sur ces dernières années ?
On assiste à un double phénomène de massification et de diversification. À l’échelle de l’agglomération parisienne, l’INSEE indique ainsi que le nombre de SDF a été multiplié par deux en dix ans. Mais contrairement au passé, la population n’est plus du tout homogène. Si la majorité des SDF était auparavant des hommes seuls – ceux qu’on avait coutume d’appeler des « clochards » – nous avons aujourd’hui affaire à des migrants, des mineurs isolés, des familles, des grands exclus vieillissants. Et cela complique singulièrement notre action, car on ne répond pas de la même façon aux besoins d’un mineur venu d’Afrique par l’enfer de la Libye qu’à ceux d’un SDF atteint d’une pathologie mentale.

Et les enfants ?

Aujourd’hui, le Samu Social de Paris loge chaque soir près de 12 000 familles dans des hôtels, dont plus de 15 000 mineurs. C’est l’équivalent d’une ville comme Nevers. Bien sûr, les familles sont mieux là qu’à la rue, mais c’est tout de même très rude. Prenez les adolescents, comment voulez-vous qu’ils s’épanouissent correctement à quatre dans 12 mètres carrés, sans accès au Wifi, sachant de plus que la situation n’est souvent pas transitoire. 44 % des familles sont logées dans les hôtels depuis plus de deux ans. Dans ce contexte, il est urgent d’offrir aux enfants des parenthèses enchantées, de leur faire vivre d’autres expériences. Nous les emmenons de temps à autre voir un match de foot ou une exposition – parfois grâce au réseau de la Fondation ENGIE : ce n’est bien sûr pas suffisant, mais c’est indispensable.

857

familles dans 23 hôtels sociaux

24

ateliers de prévention

Pouvez-vous nous parler du projet BEEP (Bus Espace Enfants Parents), monté avec la Fondation ENGIE ?
L’objectif de ce projet est de faire le tour des hôtels sociaux en Île-de France, à l’aide d’un véhicule transformé en mini espace d’accueil pour les familles. À bord, deux infirmières rencontrent les familles, identifient les carences et maladies et proposent des ateliers de prévention santé. Au total, près de 70 % des familles logeant dans les hôtels visités ont échangé avec les infirmières. C’est un beau succès, que l’on doit aussi au tempérament et à l’énergie incroyable des infirmières. Ce sont des routardes de l’humanitaire, rien ne leur fait peur ! Aujourd’hui, nous souhaitons démultiplier l’impact de ce programme en mettant en place des relais de médiation avec l’aide de familles volontaires au sein des hôtels.

La situation est rude mais vous conservez une sacrée dose d’optimiste. Pourquoi ?
La grande exclusion, c’est à la fois un puits sans fond et un gisement de progrès sans fin. Tout reste à inventer. Tant que nous réussissons à sensibiliser les pouvoirs publics, les entreprises, les citoyens, il reste de l’espoir ! Je pense notamment que le partenariat entre les entreprises et le monde associatif permet d’innover pour mieux lutter contre la grande pauvreté. Je le constate année après année avec la Fondation ENGIE, qui nous apporte beaucoup plus que de l’argent, en nous donnant la possibilité d’être audacieux et de tester des dispositifs nouveaux.

« La Fondation ENGIE nous donne la possibilité d’être audacieux et de tester des dispositifs nouveaux »


"Au Cambodge, il y a un lien direct entre l’éducation et l’énergie" - Ghislaine Dufour

Interview

« Saisie aux tripes » : ce sont les mots utilisés par Ghislaine Dufour quand elle évoque sa découverte du Cambodge, en 2003, lors d’un séjour comme expatriée. Depuis, elle met son énergie, son expertise et son courage au service de l’association Pour un Sourire d’Enfant qui vient en aide aux enfants en situation d’extrême pauvreté dans le pays.

Pourquoi cette fidélité à l’association Pour un Sourire d’Enfant ?
J’apprécie le modèle de l’ONG, bien pensé, intelligent, global, rigoureux, qui s’appuie sur un vaste réseau de bénévoles en France et à l’étranger. Bien sûr, mon attachement au Cambodge entre aussi en ligne de compte. Le pays est meurtri. En trente ans de guerre, dont quatre sous le régime Khmer rouge, il a vu mourir un quart de sa population, les intellectuels et les enseignants en premier lieu. Aujourd’hui il subsiste toujours un fort déficit en enseignants qualifiés et trop d’enfants grandissent sans aller à l’école. Il m’est impossible de rester indifférente, c’est tout. Et quand je vois que l’association a déjà permis à plus de 4 5 00 enfants d’obtenir un diplôme et de trouver un emploi, j’ai simplement envie de continuer.

Comment travaillez-vous avec la Fondation ENGIE ?
Au Cambodge, il y a un lien direct entre énergie et éducation. Le coût de l’électricité est l’un des plus élevés au monde. Aider les enfants et leur famille à avoir accès à la lumière, en restant dans des budgets maîtrisés, est donc crucial. Dans ce contexte, la Fondation nous a apporté une aide extrêmement précieuse au travers du financement de l’installation d’un générateur photovoltaïque de 30kWp sur les toits de notre nouvelle école de gestion à Phnom Penh. Ce partenariat nous permet d’économiser 12 000 dollars par an sur la facture d’électricité.
Au-delà de l’aspect purement financier, la Fondation est également très impliquée dans la mise en œuvre de notre projet pédagogique, notamment sur le volet essentiel de la protection de l’environnement.

4500

enfants bénéficiaires

12000

dollars économisés par an sur la facture d’électricité

Quels sont les principaux défis auxquels le Cambodge doit faire face ?
Ils ressemblent aux défis auxquels sont confrontés la majorité des pays émergents en Asie du Sud-Est. Forte croissance démographique sans système éducatif adapté, dérèglements climatiques, naissance d’une nouvelle criminalité liée aux trafics en tous genres… : pour faire face à ces défis, il est indispensable de mettre en place un dispositif d’aide cohérent, global, inscrit dans la durée. La prévention contre la criminalité se fait via l’éducation, l’éducation est liée à l’énergie… Tout devient de plus en plus étroitement imbriqué et interconnecté. La Fondation ENGIE l’a bien compris et c’est aussi pour cette raison que notre partenariat est précieux.


"Aujourd’hui les cardiologues africains opèrent les enfants sur place" - Alain Deloche

Interview

Sauver des enfants atteints de cardiopathies graves, c’est le combat mené par Alain Deloche au sein de la Chaîne de l’Espoir. De Kaboul à Dakar, il observe les changements à l’œuvre en matière d’aide humanitaire. Pour lui, une chose est sûre : les « French doctors » appartiennent au passé ! Aujourd’hui, c’est sur place qu’il faut soigner, avec des médecins et personnels locaux. La Fondation ENGIE est là pour accompagner le mouvement.

Comment avez-vous rencontré la Fondation ENGIE ?
Tout a commencé à Kaboul en 2010. La Chaîne de l’Espoir avait construit là son premier « Pavillon des Enfants », un centre destiné au traitement post-opératoire d’enfants. À l’époque, c’est la Fondation Bernadette Chirac qui avait apporté l’essentiel du soutien. Et c’est d’ailleurs grâce à Ma dame Chirac que nous avons rencontré la Fondation ENGIE et Gérard Mestrallet. Suite à cette rencontre, je suis très rapidement devenu membre du Conseil d’Administration de la Fondation.

Que vous apporte cette collaboration ?
J’apprécie la cohérence de la vision et des actions de la Fondation. Le jury ne dévie pas de sa ligne en continuant, année après année, à accorder une place essentielle à la protection de l’enfance. Les thématiques se sont affinées – avec Martine Brousse de La Voix De L’Enfant, nous avons ainsi milité pour que la dimension santé soit introduite –, mais la philosophie reste la même. Par ailleurs, la Fondation arrive à créer des dynamiques ambitieuses de projet en associant des partenaires qui n’ont pas forcément l’habitude de travailler ensemble.

500

enfants accueillis par an dans le Pavillon des Enfants à Dakar

Si vous deviez citer un changement marquant intervenu en matière d’aide humanitaire ?
Les French doctors appartiennent désormais au passé ; ce sont les médecins locaux qui prennent le relais. En Afrique, par exemple, le nombre de médecins généralistes formés est de plus en plus important. Ils souhaitent de moins en moins exercer en Europe ou aux États-Unis et demandent juste à avoir les moyens de soigner chez eux. « Aidez-nous à rester, aidez-nous à devenir des spécialistes », c’est leur message aujourd’hui. Quand La Chaîne de l’Espoir forme des médecins cardiologues au Tchad, au Mali ou au Sénégal, je ressens une très grande fierté.

Et la technologie ?
Bien sûr, Internet, les mobiles et la technologie ont transformé la pratique de l’humanitaire. Dans certains villages en Afrique, il n’y a pas d’électricité, mais il y a de quoi recharger son portable. Grâce à Internet, les familles dans les villages les plus déshérités savent maintenant où nous trouver pour faire opérer leurs enfants atteints de malformation cardiaque.

Autre exemple, l’arrivée des échographes miniatures. Il y a encore dix ans, les échographes, indispensables pour toute opération cardiaque, étaient encore des « monstres », intransportables et inabordables. Il n’était donc tout simplement pas possible d’opérer sur place. Aujourd’hui, équipés de machines de nouvelle génération, les cardiologues africains peuvent intervenir directement au plus près de leurs malades.


"Une espèce qui disparaît, c’est comme un livre qui brûle" - Sofiane Hadine

Interview

Sofiane surfe depuis l’âge de 13 ans, au Maroc, à Biarritz ou en Australie. Plus il surfe, plus il prend conscience de la façon dont les océans se dégradent, rapidement et visiblement. Et plus le temps passe, plus il se dit qu’il est impossible de ne pas réagir. Son diplôme de sciences politiques en poche, il intègre l’ONG Surfrider Foundation Europe en 2015.

Pourquoi avez-vous décidé de vous engager avec Surfrider Europe ?
Les surfeurs sont les baromètres de la pollution des océans ! Depuis des années, nous voyons les océans et les plages se couvrir de plastique. Avec le réchauffement climatique et les pluies qui s’intensifient, on constate aussi une pollution bactériologique grandissante : les surfeurs ont plus d’allergies qu’avant. Une chose aussi naturelle que se baigner dans la mer devient dangereuse. Cela me semblait tout bonnement impossible de rester sans rien faire…

Constatez-vous une baisse de la biodiversité dans les océans ?
En quinze ans, on est passé de 200 espèces affectées par les déchets aquatiques à plus de 600. Quant aux oiseaux, leur population est en baisse régulière, environ 1,5 million de moins chaque année. Si la pollution continue à ce rythme, des espèces risquent de disparaître. Or, si la biodiversité est comme la bibliothèque de la vie, une espèce qui s’éteint, c’est comme un livre qui brûle. Et c’est une perte irrémédiable : chaque espèce est le fruit de millions d’années d’évolution et l’homme ne sera jamais assez rapide ni doué pour réparer l’irréparable.

« Si une personne comprend que 80 % de la pollution des océans vient de l’intérieur des terres, c’est déjà une victoire ! »

Concrètement, quelles sont les actions menées par Surfrider pour sauver les océans ?
L’un de nos projets – Initiatives Océanes, soutenu par la Fondation ENGIE – consiste à donner les moyens à tout citoyen qui le souhaite d’organiser une collecte de déchets sur les plages. Surfrider fournit un kit pour l’aider à le faire (matériels pour ramasser, banderoles, supports pédagogiques…). Après la collecte, les participants remplissent des fiches qui recensent les déchets collectés. Les fiches sont envoyées à nos experts scientifiques qui les compilent et font un état des lieux de la pollution des plages en Europe. Cette mécanique relève de la science participative. Par ailleurs, les informations collectées sont aussi un outil qui permet à Surfrider de mener des actions de lobbying auprès des instances européennes. Le grand public ne le sait pas forcément, mais Surfrider est l’une des ONG qui a contribué à interdire les sacs plastiques en Europe.

Quels sont les projets de Surfrider Europe pour l’avenir ?
Nous souhaitons continuer à f aire de la pédagogie, encore et encore. Si une personne comprend que 80 % de la pollution des océans vient de l’intérieur des terres, c’est déjà une victoire ! Pour faire passer le message, nous continuerons bien sûr les collectes. Mais nous misons aussi sur le numérique. Nous allons bientôt sortir l’application Ocean’s Zero qui donnera, jour après jour, des conseils pratiques permettant à chacun d’agir concrètement pour la réduction des déchets.

Que vous apporte le partenariat avec la Fondation ENGIE ?
Nous apprécions que la Fondation nous accompagne sur les projets les plus innovants, mixant numérique et participation citoyenne.

55000

participants aux collectes en 2018

1400

collectes en 2018 dans le cadre du projet Initiatives Océanes soutenu par la Fondation ENGIE