Interview

« Saisie aux tripes » : ce sont les mots utilisés par Ghislaine Dufour quand elle évoque sa découverte du Cambodge, en 2003, lors d’un séjour comme expatriée. Depuis, elle met son énergie, son expertise et son courage au service de l’association Pour un Sourire d’Enfant qui vient en aide aux enfants en situation d’extrême pauvreté dans le pays.

Pourquoi cette fidélité à l’association Pour un Sourire d’Enfant ?
J’apprécie le modèle de l’ONG, bien pensé, intelligent, global, rigoureux, qui s’appuie sur un vaste réseau de bénévoles en France et à l’étranger. Bien sûr, mon attachement au Cambodge entre aussi en ligne de compte. Le pays est meurtri. En trente ans de guerre, dont quatre sous le régime Khmer rouge, il a vu mourir un quart de sa population, les intellectuels et les enseignants en premier lieu. Aujourd’hui il subsiste toujours un fort déficit en enseignants qualifiés et trop d’enfants grandissent sans aller à l’école. Il m’est impossible de rester indifférente, c’est tout. Et quand je vois que l’association a déjà permis à plus de 4 5 00 enfants d’obtenir un diplôme et de trouver un emploi, j’ai simplement envie de continuer.

Comment travaillez-vous avec la Fondation ENGIE ?
Au Cambodge, il y a un lien direct entre énergie et éducation. Le coût de l’électricité est l’un des plus élevés au monde. Aider les enfants et leur famille à avoir accès à la lumière, en restant dans des budgets maîtrisés, est donc crucial. Dans ce contexte, la Fondation nous a apporté une aide extrêmement précieuse au travers du financement de l’installation d’un générateur photovoltaïque de 30kWp sur les toits de notre nouvelle école de gestion à Phnom Penh. Ce partenariat nous permet d’économiser 12 000 dollars par an sur la facture d’électricité.
Au-delà de l’aspect purement financier, la Fondation est également très impliquée dans la mise en œuvre de notre projet pédagogique, notamment sur le volet essentiel de la protection de l’environnement.

4500

enfants bénéficiaires

12000

dollars économisés par an sur la facture d’électricité

Quels sont les principaux défis auxquels le Cambodge doit faire face ?
Ils ressemblent aux défis auxquels sont confrontés la majorité des pays émergents en Asie du Sud-Est. Forte croissance démographique sans système éducatif adapté, dérèglements climatiques, naissance d’une nouvelle criminalité liée aux trafics en tous genres… : pour faire face à ces défis, il est indispensable de mettre en place un dispositif d’aide cohérent, global, inscrit dans la durée. La prévention contre la criminalité se fait via l’éducation, l’éducation est liée à l’énergie… Tout devient de plus en plus étroitement imbriqué et interconnecté. La Fondation ENGIE l’a bien compris et c’est aussi pour cette raison que notre partenariat est précieux.