PRIX "TALENTS DE LA RECHERCHE"

Favoriser les recherches sur le thème de la résilience des sociétés face aux changements climatiques, étudier le passé pour comprendre l’avenir : sont au cœur du partenariat Musée de l’Homme – Muséum d’Histoire naturelle – Fondation ENGIE.

La Fondation ENGIE et le Musée de l’Homme ont en effet créé, il y a 3 ans, le Prix « Talents de la Recherche » – qui récompense chaque année des chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle travaillant sur le lien climat / Homme. La troisième édition s’est déroulée le 8 décembre dernier lors de la journée du Climat en présence d’Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux et membre du conseil d’administration de la Fondation ENGIE, et de Gilles Boeuf. La 4e édition se déroulera lors du congrès de la Nature en septembre prochain à Marseille afin de contribuer à renforcer la notoriété de ce prix et valorisera le formidable travail des chercheurs primés.

LA FRANCE A D’INCROYABLES « TALENTS DE LA RECHERCHE »

Pour soutenir la recherche sur la résilience des sociétés face aux changements climatiques et le rayonnement du Musée de l’Homme dans le domaine de la recherche, la Fondation ENGIE soutient les lauréats du Prix « Talents de la Recherche ».
Pour sensibiliser le plus grand nombre, chaque travail de recherche fait ensuite l’objet d’expositions, de films ou de conférences pour que les chercheurs deviennent des acteurs de premier plan dans la lutte contre le réchauffement climatique, ou comme le dit Bruno David, président du
Muséum national d’Histoire naturelle : « Si leurs activités ne sont pas toujours visibles, elles sont pourtant essentielles.

CETTE ANNÉE : TROIS MÉDAILLES D’OR SUR LE PODIUM

Malgré la situation mondiale liée au Covid-19, Le Muséum et la fondation ENGIE ont tenu à remettre les prix 2020 aux lauréats, dans le strict respect des règles sanitaires, pour souligner le caractère essentiel des recherches sur le climat.

– ECOCLIMA : pour les grands singes, contre le réchauffement climatique

Selon les modèles prédictifs, les changements climatiques impacteront durement et durablement l’Afrique centrale sur le plan de la sécurité alimentaire pour les populations humaines autant qu’animales sur un même territoire. Le projet Ecoclima cherche donc à étudier la résilience d’un socio-écosystème composé des humains, des bonobos, de la forêt et de la savane afin de préserver leur équilibre tout en luttant contre le réchauffement climatique. De ces recherches, le porteur de projet Victor Narat a pu formuler des recommandations afin d’adapter les politiques globales au territoire étudié.

– ENVID’IMAGE : portrait du Paléolithique supérieur européen

Il y a 40 000 ans, la représentation des animaux (consommés ou utilisés) sur des objets et dans les grottes se développe et se perfectionne. À travers un travail interdisciplinaire requérant des compétences en archéozoologie, en géochimie isotopique et en études des représentations, Éric Robert cherche à étudier les nuances dans les représentations du bestiaire animal en fonction des sites où elles se trouvent. En effet, les lieux de représentation sont autant d’indices pour mesurer les comportements sociaux face à la faune et comment celle-ci a été impactée par les changements climatiques.

– INNOVECO : à l’avant-garde de l’agroécologie

Conscients que les changements climatiques globaux se répercutent nécessairement sur les territoires locaux, Julien Blanc et Léo Mariani se sont intéressés aux initiatives de paysans agroécologues qui expérimentent de nouvelles manières de cultiver les terres dans le respect du vivant. Implantés dans trois régions françaises, le Rhône, la Corrèze et le Lot, ces projets novateurs portés par des vignerons, des maraichers-arboriculteurs et des éleveurs ont permis à Innoveco d’appréhender et synthétiser les bénéfices de cette avant-garde agroécologique.

« Sans la science pour nous éclairer, nous serions orphelins de l’avenir »

Allain Bougrain-Dubourg, membre du jury du Prix des « Talents de la Recherche», membre du Conseil d’administration de la Fondation ENGIE, président de la Ligue de Protection des Oiseaux

Votre sujet est la biodiversité. Pourquoi participer aux « Talents de la Recherche » qui traitent du climat ?

Le réchauffement climatique et la protection de la biodiversité sont les deux faces d’un même combat. Le climat affecte la biodiversité. Et la biodiversité, une fois réparée, est un espoir pour le climat. Preuve de cette imbrication des thèmes, je travaille souvent main dans la main avec des spécialistes du climat – par exemple avec Jean Jouzel, vice-président du GIEC. Dans un cas comme dans l’autre, c’est l’homme qui détient les clés. Il peut changer la donne. Les recherches primées dans le cadre des « Talents de la Recherche » le montrent bien… et c’est aussi ce qui m’intéresse dans le projet.

Pourquoi jugez-vous important de mettre en lumière le travail des chercheurs ?

Aujourd’hui, les scientifiques sortent de leur laboratoire ; ils influencent les politiques environnementales et secouent les consciences. C‘est une excellente chose. Mais d’un autre côté, la parole des chercheurs est souvent mise en cause. La montée du mouvement créationniste le montre bien. Je crois donc qu’il est toujours urgent de mettre en lumière le travail des chercheurs, comme le font les « Talents du la Recherche ». Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que la science est infaillible, tout simplement car la connaissance n’est ni définitive ni figée. Il subsiste toujours des doutes. Mais si on n’avait pas la science pour nous éclairer, nous serions orphelins de l’avenir.

Comment avez-vous vécu cette troisième édition ?

C’était passionnant, car les douze projets présentés sont tous en prise avec la réalité, concrets dans leur approche et riches d’enseignements pour aujourd’hui. Et c’était un déchirement, car nous ne pouvions en retenir que trois ! Au final, j’ai le souvenir d’échanges riches, enthousiasmants, porteurs d’espoir. Bref, une vraie bouffée d’oxygène… comme à chaque fois que j’interviens sur un projet avec la Fondation ENGIE.