Défi.1    Revenir à l’essentiel

Prendre soin de la vie et de notre planète

Que vous inspire l’expression « revenir à l’essentiel » ?

Erik Orsenna, écrivain, membre de l’Académie française, administrateur de la Fondation ENGIE

Comprendre que nous dépendons des plus fragiles
« Les crises nous renvoient à notre fragilité. Dans un monde uni, vous dépendez des plus faibles. C’est par le plus faible – le monde animal par exemple – qu’arrivent les menaces. Il est essentiel de comprendre cela. L’idée d’une frontière entre l’environnement et nous est fausse. Si l’environnement va mal, comment les animaux peuvent-ils aller bien ? Comment l’homme peut-il aller bien ? C’est vraiment ce que Pasteur avait montré. Cette idée qu’on peut morceler la réalité vivante n’est pas seulement une idée fausse, c’est une idée qui peut être meurtrière. Je dirais aussi que revenir à l’essentiel, c’est retrouver le sens de la mesure, du temps, de l’espace. Depuis quinze ans, les êtres humains ont décidé de nier le temps et l’espace. Je crois qu’il est temps de revenir à plus de mesure. »


Jacques Attali, écrivain, économiste, président de la Fondation Positive Planet, dont la Fondation ENGIE est mécène fondateur

Miser sur l’économie de la vie
« Je crois que l’avenir du monde, c’est l’économie de la vie – j’entends par là les activités liées à la santé, à l’éducation, aux énergies propres, à l’agriculture, à la gestion de l‘eau. Autrement dit, toutes les activités essentielles à l’homme. Je pense aussi que l’Afrique, que je connais bien, a de grands atouts pour devenir pionnière dans ce domaine. »


Runa Khan, fondatrice de l’ONG Friendship,
partenaire de la Fondation ENGIE depuis 2010

Plus de respect et d’harmonie entre les hommes et la nature
Ce monde d’avant ne peut plus exister tel quel. Nous avons besoin non seulement de plus d’égalité entre les hommes, mais aussi de plus de respect et d’harmonie entre les hommes et la nature. Nous utilisons trop souvent cette planète comme un terrain de jeu, en oubliant que chaque être vivant a aussi droit d’y avoir sa place. Sans un monde plus équitable et harmonieux, cette pandémie, sous une forme ou une autre, continuera de nous revenir. Nous ne pouvons pas feindre l’ignorance et espérer survivre plus longtemps. De nombreuses organisations, de nombreux individus et certains gouvernements ont fait preuve d’une solidarité incroyable. C’est grâce à eux que nous pouvons avoir de l’espoir. Nous devons veiller à ce que la solidarité pèse plus lourd que les politiques isolationnistes. Je crois beaucoup à la philanthropie dans ce contexte. Les dons privés sont en forte hausse et c’est une excellente nouvelle. En effet, les fondations familiales ou les fondations d’entreprises permettent de réagir très rapidement en cas de crise. Cette flexibilité constitue un atout clé dans le contexte actuel, où ce chaque seconde peut avoir un impact sur toute la planète.
> En savoir plus sur les actions de Friendship

La crise du Covid l’a montré avec encore plus d’acuité que les projections sur le réchauffement climatique : notre vie sur terre ne tient qu’à un fil. Il suffit d’un virus ou de quelques degrés de plus pour tout remettre en cause. D’où l’urgence de revenir à l’essentiel, c’est-à-dire de prendre soin de la vie et de notre planète terre. Depuis plusieurs années, la Fondation ENGIE a placé le respect de la biodiversité et le déploiement des énergies propres au cœur de son action. Elle continuera à le faire durant son prochain mandat.

Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des Oiseaux, administrateur de la Fondation ENGIE

Repenser notre rapport au reste du vivant
« Si la question climatique est rentrée dans les consciences, celle du déclin de la biodiversité reste sur le bord du chemin. Or, c’est bel et bien la maltraitance que l’on a imposée à une faune sauvage déracinée est à l’origine du Covid-19. Ces viandes de chauve-souris, pangolin, serpent que j’ai si souvent filmées sur les marchés fantomatiques en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud ou ailleurs, ce sont des bouillons de culture favorables, comme certains élevages en batterie, à l’épanouissement des virus. On ne devra pas oublier. On devra prendre le temps de penser notre relation au reste du vivant sur la planète, plus harmonieuse. »


Yann Arthus Bertrand, est président de la Fondation Good Planet. Il est co-réalisateur du film Woman, soutenu par la Fondation ENGIE

Repenser notre rapport au reste du vivant
« Si la question climatique est rentrée dans les consciences, celle du déclin de la biodiversité reste sur le bord du chemin. Or, c’est bel et bien la maltraitance que l’on a imposée à une faune sauvage déracinée est à l’origine du Covid-19. Ces viandes de chauve-souris, pangolin, serpent que j’ai si souvent filmées sur les marchés fantomatiques en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud ou ailleurs, ce sont des bouillons de culture favorables, comme certains élevages en batterie, à l’épanouissement des virus. On ne devra pas oublier. On devra prendre le temps de penser notre relation au reste du vivant sur la planète, plus harmonieuse. »


Gille Bœuf, biologiste, président du Conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité, administrateur de la Fondation ENGIE

Ne pas oublier notre dépendance à la nature
« Quand il y a beaucoup de biodiversité, tout s’équilibre. Quand elle s’effondre, la transmission des maladies s’accélère. On sait que globalement tout se passe beaucoup mieux dans les écosystèmes encore bio-divers, par exemple certains milieux, mieux gérés par les populations dites autochtones. Plus un système est bio-divers, mieux il résiste et mieux il se régule. S’il s’érode, les espèces opportunistes se régalent. Il faut donc arrêter de considérer la nature comme notre réservoir, notre ressource, exploitable à l’infini. En définitive, notre ennemi n’est pas le virus, mais nous-mêmes ! Et nous oublions en permanence notre dépendance à la nature. Rappelons-nous en permanence : nous sommes eau, sels et cellules ! Puisse un petit virus composé de seulement quinze gènes provoquer l’électrochoc collectif dont nous avons besoin… »


La Fondation ENGIE relève le défi

Dans son prochain mandat, la Fondation s’engage à :

  • introduire, pour chaque projet, au moins un critère d’évaluation lié à un enjeu de lutte le réchauffement climatique ou de protection de la biodiversité
  • augmenter le pourcentage de projets intégrant une dimension de préservation de la biodiversité