Comment retenez-vous
 les projets lors des comités de sélection ? Quelle place pour les projets innovants ?

Nous nous attachons à assurer un certain équilibre entre des projets « pilotes » innovants, des projets plus installés et des projets dont l’enjeu premier est de donner de la visibilité à la Fondation – à l’instar par exemple de notre partenariat avec l’UNESCO.

Côté projet pilote, l’idée est d’expérimenter des projets plus « risqués », pour les évaluer et les faire porter ensuite par les pouvoirs publics. La distribution de lampes solaires dans le cadre du projet Schools, Lights and Rights appartient à cette catégorie. C’était une première,
nous ne savions pas si les communautés allaient s’approprier les lampes et bien les entretenir, mais nous avons décidé de prendre le risque. Aujourd’hui, c’est l’un des projets les plus emblématiques de la Fondation.

Quels sont vos critères pour les projets plus « classiques » ?

Nous nous attachons d’abord à vérifier si le projet est pérenne. Il n’est pas forcément cohérent de soutenir des projets « one shot ». Nous préférons nous engager sur la durée, avec une perception claire de la valeur ajoutée de la Fondation ENGIE. En quoi est-il important (ou pas) de soutenir un projet déjà largement soutenu ? En quoi ne nous substituons-nous pas aux pouvoirs publics ? Voici le type de débats récurrents lors de nos échanges. Nous préférons également les projets que nous sommes susceptibles de pouvoir suivre ou évaluer le plus aisé- ment : à l’international, nous allons ainsi privilégier les pays où le groupe ENGIE est déjà implanté.

Pour quelles raisons le comité peut-il refuser un projet ?

Quand le public des bénéficiaires n’est pas clairement identifié (d’où vient-il ? comment est-il recensé ?), nous avons tendance à être réticents. Idem sur le plan budgétaire : nous sommes de plus en plus attentifs à la cohérence du coût affiché par bénéficiaire. Il nous est déjà arrivé de refuser un projet (ou d’accorder une aide inférieure à celle demandée) parce que le coût moyen par bénéficiaire était trop important. Une structure trop récente ou trop petite, l’absence de soutien local ou d’autres partenaires financiers peuvent également être des freins.

Vous êtes membre du comité de sélection depuis de nombreuses années. Quels sont les principaux changements ?

Avec le temps, on se connaît de mieux en mieux et on est en mesure de mieux identifier nos critères de sélection. Nous formons un véritable collectif où chacun, avec son parcours et sa sensibilité, apporte sa contribution pour mieux sélectionner les projets. Mais les fondamentaux restent les mêmes au fil des années et c’est ce qui fait la force de la Fondation.

« Nous sommes de plus en plus attentifs au coût par bénéficiaire »